La cantine, dans un bâtiment modulaire lumineux, est conçue de façon à responsabiliser les enfants, et à leur inculquer les bonnes pratiques alimentaires. Près de 200 enfants, sur quatre sites, fréquentent le RPI de La Luce, « et la moitié mangent à la cantine » souligne Nathalie Leber, présidente du syndicat scolaire.
Mais quelle est la recette de ce village sans prétention pour mener à bien tant de projets ? « On gère », répond le maire, Alain Dovergne, dans un grand sourire. Cet ancien professeur d’histoire-géographie était déjà qualifié en 2014 de « chasseur de primes ». « Nous arrivons à trouver des subventions. Nous montons des dossiers le plus complet possible en s’appuyant sur les services compétents », disait-il samedi 23 juin, en raccompagnant vers la sortie la secrétaire générale de la préfecture de la Somme. L’inauguration de la cantine, un bâtiment modulaire de 222 m², se tenait en matinée.
Dimanche 24 juin, c’est le terrain multisport qui sera à l’honneur. Deux hommes en tenue de soldats guideront les visiteurs vers une exposition sur la Grande Guerre visible en mairie de 14 à 18 heures, à laquelle les enfants ont participé. C’est un lieu commun, mais ici, les actes semblent le prouver : l’union, et l’entente surtout, fait la force. Les membres du conseil, tous présents à l’inauguration, tout comme les agents de la cantine ou encore la secrétaire de mairie, n’hésitent pas à mettre la main à la pâte, comme lorsqu’il a fallu peindre la mairie. « Et avec le président du comité des fêtes, nous sommes même amis. Nous partons en vacances ensemble ! » s’amuse l’édile. Le village n’a pas un budget hors norme. Pas d’éoliennes ici, contrairement à d’autres bourgs du Santerre, pour remplir les caisses.
Un seul lotissement, en cœur de village
Et les gestionnaires locaux, pour conserver cet esprit familial, ne misent pas à tout prix sur un accroissement de la population. Un seul lotissement a vu le jour dernièrement, en 2013, avec seulement 18 pavillons « en cœur de village, c’était important pour nous », précise le maire, qui craignait que les maisons vides se transforment en dents creuses pérennes. « Nous essayons de contrôler l’évolution du village. Plus on grossit, plus les gens sont indifférents, chacun chez soi », estime-t-il. Pas de stratégie politique derrière tout ça : Alain Dovergne, maire depuis 1989, rendra l’écharpe en 2020. Mais un membre de son équipe pourrait bien la revêtir…