Pouvez-vous tout d’abord nous préciser le champ d’action de votre fonction ?
Je travaille dans le domaine des Achats Tertiaires Prestations (segment travaux immobiliers) à la Direction des Achats d’EDF. J’assure donc la vie du marché-cadre « constructions modulaires » qui répond aux nombreux besoins de nos sites (centrales nucléaires, thermiques, hydrauliques) en matière d’équipements : bureaux, cantines, sécurisation de sites, parkings…
Quels sont vos objectifs majeurs ?
La recherche d’amélioration continue des axes sécurité et productivité, constitue un enjeu essentiel pour EDF. Nous mettons ainsi en place des leviers de performance pour avoir un fonctionnement gagnant – gagnant avec nos fournisseurs que nous considérons comme des partenaires à part entière. Une volonté qui se traduit notamment par notre Partenariat Productivité dont le but vise, par l’écoute et le partage, à obtenir des gains de productivité partagés, pendant l’exécution du marché.
Quelles sont vos principales attentes sur le plan de la maîtrise d’oeuvre, notamment pour des projets de grande envergure ?
Un accompagnement tout au long du projet, depuis sa définition jusqu’à la livraison. En réalité, nos attentes dépassent le simple cadre de la maîtrise d’oeuvre car nous avons besoin d’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMOA). En d’autres termes, nous souhaitons qu’une entreprise soit force de proposition et nous apporte ainsi des solutions adaptées aux spécificités de chaque projet.
Par exemple, elle doit être capable de répondre à une demande du type « On doit installer 350 personnes dans un bâtiment R+1 d’ici 6 mois. Comment aménager les bureaux fermés, les open spaces, le confinement, le cloisonnement… afin que l’ensemble soit agréable à vivre et fonctionnel, tout en étant conforme aux normes, notamment en matière de sécurité ».
Quelles sont les problématiques liées aux grands projets ?
L’anticipation est une priorité, afin de pallier les aléas, économiques, de chantier… mais de nombreux projets sont lancés avec des temps de contractualisation courts. Il faut donc une solution la plus rapide possible, avec le même niveau de qualité. C’est là toute la force du modulaire.
Quelle est la valeur ajoutée de Cougnaud Construction sur des chantiers d’envergure ?
Le fait de mettre à disposition du client un interlocuteur unique, est une force indéniable. Cela garantit écoute, assistance, réactivité (le chargé d’affaires nous rappelle toujours dans l’heure qui suit) et force de proposition de la part d’une personne compétente qui allie vision commerciale et technique.
En complément de cette relation de proximité, je dirais le haut degré d’adaptabilité et d’aménagement de ses constructions. Cougnaud permet de coller précisément à la taille du terrain et à l’ergonomie souhaitée. Sur de grandes surfaces, cela permet de gagner de nombreux mètres carrés et de créer des espaces en totale adéquation aux attentes de l’utilisateur final.
Au-delà de la performance technique du bâtiment, l’expérience utilisateur semble effectivement être au coeur de vos préoccupations. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Plutôt que de focaliser uniquement sur le triptyque « qualité – prix – délai », nous accordons aussi une grande importance au ressenti des occupants. Il est primordial de créer des espaces en phase avec les référentiels d’aménagement d’EDF.
On observe une prise en compte croissante du Bilan Carbone dans les critères d’attribution des marchés. En quoi la construction modulaire vous semble-t-elle particulièrement éco-responsable ?
Le process en usine est très maîtrisé, donc optimisé, notamment sur le plan de la gestion des matériaux et des déchets. Sur site, la construction industrialisée génère également moins de camions et de nuisances (bruit, poussières, déchets…). Le temps de chantier se limite en effet au coulage de la dalle béton et à quelques plots en guise de fondations, la présence d’une grue pour disposer les trames modulaires, ainsi que celles des électriciens et des plombiers pour les raccordements.
Quelle est votre politique en la matière ?
Aujourd’hui, nous ne raisonnons déjà plus en « moins disance » (prix le moins élevé possible) mais en « mieux disance ». Le faible impact environnemental, le tri et la valorisation des déchets, la qualité des matériaux utilisés, la formation et le suivi du personnel, le nombre d’heures encadrées sur site… sont donc autant de critères qui déterminent l’attribution d’un marché.
Interview extrait de C_La Revue#3
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